Contextualisons d’abord. A la base, il y avait un groupe qui se faisait appeler Storm & Stress et qui s’est fendu de deux albums à la fin des années 90’s (dont un produit par le père Albini). Le groupe splitta en deux unités, d’un côté Ian Williams va former Battles dont les expérimentations commencent à se faire plus que remarquer ; de l’autre le batteur Kevin Shea développe Get the People. Ici le virage est plutôt orienté avant-rock aux accents pop, comme on dit de nos jours pour tenter de décrire une œuvre.
Car si le groupe est empreint d’un certain classicisme rock-pop (le très mélodique "Bodies" ou le Tom Waitsien "Castles"), le groupe tente surtout de se faire remarquer par plusieurs cassures dans ses morceaux. Que ce soit la rythmique décousue de "Get Back to the Shine" ou les changements de tempos ("Strange Love"), Get the People allie le désordre, certaines dissonances avec une belle science de l’harmonie. On déraille parfois, on titube, et la mélodie s’en sort souvent grandie. A l’image de références brumeuse à Bob Dylan (p. ex. : "Starchild and Moonkid"), à Tom Waits et au jazz, le groupe conduit sa mécanique sur des chemins de traverse, entre petite pluie fine et dérèglements climatiques hivernaux.
On ne s’étonnera pas que Get the People se retrouve sur le label Ruminance, qui produit également les fantasques et organiques Chevreuil, Honey for Petzi et Ulan Bator. Et on se rappellera enfin que Cyann et Ben nous avait évoqué ce groupe lors d’une entrevue que nous avions eu avec eux au printemps 2007.
Quelques titres en écoute sur MySpace.
- le sto, le 23 08 2007