Attendus comme les messies de la nouvelle vague pop, les Franz Ferdinand avaient droit à un Franz Ferdinand 3, une vulgaire copie des albums précédents aurait fait son effet sans aucun souci particulier. Oui mais, les archiducs ne sont pas de cette veine là , décidant de délaisser leur veine Beatles, les voici s'aventurant sur des contrées expérimentées en leur temps par les Talking Heads ou New Order. Gros son, synthé vintage à toute berzingue, rythmique electro-pop pseudo-cradingue, la mue est entamée. Certes, ça reste du Franz Ferdinand, il n'empêche que s'il était difficile de résister parfois aux hymnes des anglais par le passé, Tonight fait moins dans le genre "gros hit tous les deux titres", le disque étant plutôt basé sur les rythmiques synthétiques enivrantes (le Bowien "Live Alone", les expérimentations à la Kraftwerk de "Lucid Dreams" ou le robotique "Twilight Omens") et ravira l'humain mutant en touchant directement ses neurones de latex. Quelques hits déconstruits sont de la parties, tel "Ulysses"; et si l'effet est plutôt direct, la construction l'est bien moins.
Et même dans les quelques moments tels que "No You Girls", "Can't Stop Feeling" ou les deux ballades finales où la mayonnaise retombe la moindre, force est de reconnaître que Tonight n'a que peu de panne de régime et est un album qui vous fout bien la gaule à compter qu'on puisse avoir les sens réceptif au rock synthétique moulant en cuir jaune et noir ! Peut-être moins frais et léger que le premier album, probablement plus réfléchit voire mental, il n'empêche que les sons de Tonight vous redonneront une furieuse envie de vous replonger dans les sons vintage-synthétiques des années 80.
- le sto, le 13 02 2009