S'il n'a rien à voir avec Albert le Vert, Aldebert débarque avec un album touffu (quelle entrée en matière foireuse!..). Mais ce mec à l'air sympathique avec son gros grizzli sur l'épaule gauche, même s'il faut se méfier des griffes apparentes sur l'épaule d'en face. En effet, si les paroles vont taper dans le registre drôle et touchant, Les paradis disponibles font plus qu'un détour en écornant nos petites attitudes quotidiennes.
Point un : les jeux de mots. L'amour en ne faisant "pas de régime sans elle" ou l'affirmation rêveuse que "l'homme descend du songe", voire encore "prêt pour la mise à -mour" ne sont que pointage dans la rhétorique d'Aldebert.
Point deux : déballer nos clichés. Ceux sur la mort ("C'est comment là -haut"), ceux sur sa belle-famille ("Lulue Marlène"), ceux sur l'amour ("Amoureuse").
Point trois : encore les mots. Mots d'amour toujours, mots touchant dans un hommage à son père ("Mon père ce héros") et mots philosopho-pas-con : "le bonheur c'est d'arriver à désirer ce qu'on a déjà ".
Point quatre : la musique. Si l'influence Souchon/Voulzy est indéniable sur plusieurs titres, on se devra d'évoquer Bénabar, tant dans les rythmes et les arrangements que dans certains phrasés.
Un cocktail maison d'un artiste au talent littéraire certain, à l'observation aiguisée de notre quotidien et avec un sens de l'accessibilité du rythme; le tout au service d'un disque qui devrait prendre une jolie place dans les chanteurs à textes actuels.
[Des extraits de tous les titres de l'album sont disponibles sur son site officiel et un titre dans son espace]
- le sto, le 20 10 2006