Accusé de toutes part d'abuser du name-dropping (mettre des noms propres partout), Vincent Delerm a décidé de réduire ceux-ci au strict minimum des jambes de Steffi Graf et d'un voyage à Naples. L'écriture du chanteur semble plus mature et réfléchie, ce qui au fond ne veut pas impérativement dire meilleure. Mais ce troisième album semble vouloir devenir un classique d'entrée de jeu. Un de ces petits bijou qu'on garde pour aller partout car il se préfère toujours plus à chaque écoute.
Il se passe quelque chose à l'écoute des Piqûres d'araignées, on a l'impression d'un disque fragile, ensoleillé, léger comme une plume. On citera les titres où le temps s'arrête tels que "Sépia plein les doigts", "29 avril au 28 mai" ou encore "Voici la ville" : fins et contemplatifs. Et puis la présence à la production comme au chant ("Marine") de Peter Von Poehl ainsi qu’un duo surprenant avec Neil Hannon de The Divine Comedy (l'anglais tentant le français, le français s'essayant dans la langue de Shakespeare), apportent des petites touches classieuses.
Au final, un album plus léger que ses précédents mais ne nous y trompons point, c'est dans cette finesse aérienne que Vincent Delerm a créé un album auquel on s'attache indéniablement. Sous des aspects faussement discrets, et même s'il ne convaincra probablement pas ses détracteurs, Les piqûres d'araignées dégage un irrésistible parfum qui se révèle sur la longueur.
- le sto, le 6 11 2006