On lit parfois que les fans de la première heure de Louise Attaque vont être déçus avec ce nouveau disque. Erreur, car il faut se rendre compte que ces mêmes fans ont également vieilli, entendu d'autres choses, évolué et donc ne voudraient pas forcément d'un "Je t'emmène au vent, part. 3". A l'opposé d'une déception donc se situe ce nouvel album. 5 ans se sont écoulés et surtout plusieurs projets réalisés par paire (une partie formant les excellents Tarmac, l'autre le brouillon projet Ali Dragon), ceci s'en ressent, on a le réel sentiment que les musiciens sont libres (comme Max!).
Lancé par le single très réussi "Si c'était hier", le violon trouve aussi une nouvelle voie, plus éthéré, plus aérien, plus affirmé également (tout comme sur le beau "La nuit" ou "A l'envers"). L'ensemble du disque est plutôt apaisé ("Sean Penn, Mitchum", "Ça m'aurait plu"), quelques petites notes électroniques rappellent des expériences parallèles ("See You Later Alligator"), la grâce intimiste est toujours au rendez-vous avec le poignant "Depuis toujours" ("Dis est-ce que tu penses, qu'il faut arrêter là / Dis est-ce que tu crois que tout ça c'est immense / Dis qu'est-ce que tu vois / Est-ce que nous deux c'est tendance ?", l'instrumental "La valse" fait mélancoliquement danser nos esprits et quelques notes rock font se réveiller nos petites cellules ("Oui, non", "Nos sourires").
Une réussite totale de la part des Louise Attaque, un album moins direct que certaines productions antérieures, mais profond et joué sur un ton faussement léger. Ça fait du bien de voir que tout le monde grandit un peu...
- le sto, le 10 10 2005