Guthrie, Robin > Continental

Continental
5.2006
Notation
Rock   Pop   New Wave

Limpide, glacé et propice à la rêverie. Attendre autre chose du demi-mythe Robin Guthrie serait vain. Sculpteur d’ambiances cotonneuses au moyen de sa six cordes, mais surtout d’une batterie de réverbs, synthés et échos en tous genres, le maître de la dream-pop des eighties n’est de loin pas un has-been ; il connaît un rayon pour nous transporter.

Malgré tout, on pourra dire que ce Continental, second effort instrumental, c’est quand même du Cocteau Twins sans Elizabeth Fraser. A son écoute et dès le premier titre, impossible de ne pas faire ressurgir de notre mémoire cette new-wave transformée en art à part entière. Plus formaté pop-rock et convenu qu’Impérial et ses accents ambient, le producteur / arrangeur a sorti son dernier kit de batterie et sa meilleure boîte à effets hallucinogènes pour … nous faire croire que Continental n’est pas sorti du siècle précédent.

Alors on aime, ceci avec un MAIS. Venant de tout autre artiste féru de shoegazing ou de dream-pop, on eût jugé ce disque comme un tour de force. Robin Guthrie n’ayant plus rien à prouver sur ce terrain là, il rejoue ici ses gammes, certes avec brio («Continental» ou «Monument» en sont la preuve) alors même qu’on le sait capable d’explorations plus aventureuses (la BO de Mysterious Skin avec Harold Budd en est un exemple).

Ne gâchez pourtant pas votre plaisir si vous êtes fan des Cocteau ou de musique planante. Mais si vous cherchez des sensations inédites, c’est ailleurs qu’il faut aller voir pour assouvir votre soif.


- runeii, le 18 05 2006