Cure (The) > The Top

The Top
5.1984
Notation
Rock   Pop   New Wave

Décrié par beaucoup comme étant le pire album de The Cure, The Top se révèle au fond bien loin de toutes ces critiques négatives. Ce qui est un peu normal tant il est vrai qu'atterrir après la trilogie mythique et deux ans après Pornography, c'est un challenge qu’aucun album ne peut envisager sereinement. D’ailleurs, même s’il y aura encore de majestueux disques par la suite, jamais l’album rouge sang ne sera égalé par le groupe. Robert Smith, sentant le besoin de repos mental, a d’ailleurs pris quelques vacances après toute cette aventure en enregistrant d’abord avec son pote Steve Severin de Siouxsie & the Banshees (The Glove), puis en sortant quelques singles réunis sur Japaneses Whispers. Retour de vacances donc, voici The Top, qu’en est-il ?

Tout commence par "Shake Dog Shake", sombre à souhait, Robert Smith chante divinement bien sur une rythmique parfaite, cold wave puissante et guitares fortes. Les rythmes arabisants souvent décriés sur "Wailing Wall" font décoller à merveille ce morceau lent et triste et "Piggy in the Mirror" est une de ces chansons ou The Cure exhorte sa folie noire et grinçante. Enfin pour terminer cet opus, "The Top", titre lent, glauque, sourd et répétitif pourrait trouver aisément sa place sur un des trois albums précédents.

Bien entendu, on ne peut parler de The Top sans évoquer certains ratés, particulièrement "Give Me It" manquant cruellement de finesse, "The Empty World" aux rythmique martiale et aux flûtes évoquant la BO des Gendarmes de St-Tropez ou encore le pop-décalé-cucul de "Bananafishbones".

Mais même si la puissance des titres phares n’est pas aussi forte que sur la trilogie et qu’il y a quelques loupés, il n’y a aucune raison apparente de bouder The Top. Ce d’autant que sur la version Deluxe, nous avons droit à des versions demos de tout l’album (et de quelques inédits) qui, plus brutes de décoffrage, ne font pas dans la dentelle. Le ton est dur, le son est abrupte, la voix aux abois et c’est peut-être certaines de ces versions qui auraient du se trouver sur l’album original. Une réédition qui arrive à point nommé pour un album qui ne mérite absolument pas de tomber dans les oubliettes de l’histoire.


- le sto, le 25 08 2006