La musique de Slowdive est semblable à un doux cocon transportant l’auditeur loin du quotidien dans un monde onirique, mélancolique mais réconfortant. C’est avant tout une ambiance, cottoneuse et enveloppante, faite de guitares aux échos fantômatiques, des douces voix de Neil Halstead et Rachel Goswell, sans oublier quelques nappes de synthés très bien unies au reste, le tout sur un tempo lent. Malgré son caractère isolationniste, Just For a Day reste très engageant, jamais ennuyeux, utilisant plusieurs éléments pop/rock à bon escient.
Ce premier album développe la plupart des idées qui feront le succès du groupe, même si comme la plupart des débuts, il manque de concision, comparé à Souvlaki où l’on retrouvera l’essence et la quintessence de Slowdive. Les chants de Halstead et Goswell seront également beaucoup plus travaillés sur les albums suivants.
Just For a Day reste cependant un album d’un bon niveau, des morceaux comme "Spanish Air" ou "Catch the Breeze" se hissant aisément parmi les meilleures chansons de la trop courte histoire du groupe. Les réverbérations de guitares alliées aux synthés agissent comme des vagues mélodiques qui emportent l’auditeur très loin. La variation est également de la partie, avec "Erik’s Song", superbe morceau atmosphérique au piano, sans paroles, dont la puissance évocatrice laissait déjà entrevoir Pygmalion. Les derniers morceaux sont moins inoubliables mais restent de bonne facture.
La réédition de Just For a Day sortie fin 2005 comporte un deuxième CD regroupant les trois premiers EP’s de Slowdive (Slowdive, Morningrise, Holding Our Breath), sortis entre 90 et 91, regroupés initialement sur la compilation Blue Day en 1992. Contient la chanson éponyme et "Morningrise", morceaux électriques qui laissaient déjà entrevoir l’influence de My Bloody Valentine. "Albatross" et "Losing Today" s’aventurent en territoire beaucoup plus atmosphérique. Ce disque bonus est à réserver aux fans hardcore et n’apporte pas énormément mais renseigne sur la Genèse du groupe.
- JP, le 25 02 2006