Selon un concept appelé à se développer dans les années à venir, Amon Tobin signe ici sa première BOJ (bande originale de jeu), pour les éditeurs de Splinter Cell 3, le célèbre jeu vidéo d'infiltration. Il n'est toutefois pas vraiment étonnant que ces derniers aient fait appel à l'un des piliers du label Ninja Tunes, dans un domaine ou la musique électronique est largement privilégiée.
Même si je n'ai pas encore eu l'occasion de tester le jeu sur la console d'un voisin, il m'apparaît d'ores et déjà que Chaos Theory conviendra pleinement comme fond sonore à cet exercice. En effet, bien que principalement marqué par des influences Electro-Jazz, ce nouvel opus offre un paysage sonore tout de même nuancé. Le Dub, la Jungle, l'Ambiant sont autant de styles qui créent les multiples atmosphères de ce disque. Tantôt agressives et entêtantes, tantôt obscures et oppressantes, elles ne manqueront donc pas de susciter chez l'auditeur des sentiments ou même des réactions physiologiques changeants tout au long de l'album. Musicalement, le résultat s'avère agréablement glacial et pesant. Toutefois, quelques compositions parfois un peu répétitives peinent à se distinguer. De plus, les rythmes rapides et complexes, saturés de contretemps, qui caractérisent certains titres, se montrent à la longue un peu fatigants, particulièrement lorsque – comme c'est ici le cas – l'on se focalise uniquement sur la musique. Finalement, Chaos Theory apparaît comme une excellente BOJ, mais semble toutefois difficile à sortir de son contexte.
- sai real, le 26 02 2005