Benjamin J. 27 ans, auteur-compositeur-interprête. Ce suisse, originaire de Neuchâtel entame sa carrière par un premier album auto-produit qui fait la fête aux textes soignés et interpellants.
Prenant la vague de cette nouvelle scène francophone qui se veut épurée mais exigeante, Benjamin J. nous livre une belle démonstration de ses capacités. La Noyade est un album direct et franc mais soigné. Parfois tristes, parfois courageuses, des fois mêmes insolentes, les paroles prennent en permanence le dessus sur des mélodies volontairement modestes, mais toujours adéquates. Chez le neuchâtelois, on se contente ainsi d'une guitare, de quelques percus effacées et d'un enrobage accordéonique ma fois fort bienvenu.
La voix quelque peu meurtrie se pose avec un indéniable facilité, malgré le fait qu'on pense que le potentiel de progression de Benjamin en la matière est encore grand.
Aussi délicates soient-elles, les paroles choquent tout de même parfois par leur facilité un peu naïve. Ainsi certains passages ne sont que peu convaincants dans leur message ("La Noyade" première plage), et on demanderait presque un brin plus de profondeur aux effets lyriques et aux rimes.
Reste que cet album se laisse écouter avec un plaisir certain. "La mer à boire" chantée par Manon Vautravers vous hantera inévitablement l'esprit. Alors que le meilleur morceau est sans doute "La petite fille aux allumettes" où la triste-lucidité mêlée de résignation du neuchâtelois donnera à penser à plus d'un auditeur.
- Roby, le 13 08 2004