Delerm, Vincent > Quinze chansons

Quinze chansons
11.2008
Notation
Francophone   

C'est étonnant, mais en y repensant personne n'avait encore eu l'idée d'oser un hommage francophone à Leonard Cohen en intitulant simplement son disque Quinze chansons. Disons que c'est bien vu, tout simplement, tout comme la petite histoire décrivant de manière imaginaire la fille du verso de la pochette de Songs from a Room. Ensuite, il ne faut pas chercher d'autres hommages appuyés de Vincent Delerm si ce n'est à lui-même, à son univers qui est, au final, le nôtre. Toutes les petites vignettes que chante l'artiste ne nous sont pas inconnues, on use bien entendu du name dropping mais avec beaucoup de parcimonie, on reconnaîtra les Tindersticks, Houellebecq, Nick Drake, Patrick Viera ou encore Ken Loach. Mais l'évocation de notre quotidien est ailleurs, dans la description si réelle d'une émission hommage au cinéma d'après-guerre hollywoodien (la sublime ouverture "Tous les acteurs s'appelle Terence"); la première rencontre ("Je pense à toi"); les joies de la traduction approximatives ("Le cœur des volleyeuses…"); le tout-est-pareil en politique ("Patrick Viera n'est pas une truite en chocolat"). C'est notre tous-les-jours qui défile, celui qui nous touche de l'intérieur mais aussi celui qu'on voit comme ça, au détour d'un journal, d'une rue ou d'une furtive rencontre.

Musicalement, Delerm tisse une jolie toile partiellement symphonique, sans excès, alternant l'orchestre classieux à la musique d'un film série B. Ne pas attendre une révolution avec ce nouvel album, Vincent fait du Delerm, il nous colle quinze petites affiches du monde d'aujourd'hui et de ses souvenirs avec sa désinvolture habituelle. Tant qu'il le fait bien on reste preneur…


- le sto, le 8 12 2008

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