Sur le papier l’affiche semblait plutôt alléchante, les deux bretons du bout de la France s’alliaient pour un album. Yann Tiersen (qui avait déjà invité Christophe Miossec sur Les Retrouvailles) compose la musique, et l’autre brestois nous alimente encore en ses paroles souvent si proche de nous ; relations humaines et amoureuses quand tu nous tiens. C’est avec impatience teintée d’une petite appréhension due à une Etreinte en demi-teinte que Finistériens débarque sur notre platine.
Avouons-le d'entrée, à première écoute le résultat nous a paru plutôt décevant. La musique est assez légère et les paroles semblent manquer un peu de contenu. Parfois, on se surprend presque à chanter le refrain avant son arrivée. C’est d’autant plus frappant que cette case refrain a tendance à être plus que sollicitée, comme si le breton se devait de remplir les quatre minutes réglementaires (c'est particulièrement frappant sur "A Montparnasse", titre répétitif et moyennement inspiré).
Mais laissant le temps faire gentiment son travail, laissant reposer notre déception primaire, c'est avec de plus en plus de plaisir que l'on s'immerge dans Finistériens. Petit à petit la rencontre de Jésus au PMU, des joggers du dimanche et surtout des chiens de paille nous deviennent familier et presque (j'ai bien dit presque) indispensable. De plus, les arrangements faussement légers de Yann Tiersen offrent une alternative bienvenue aux compositions de Miossec qui commençaient à prendre un peu trop de boursouflage, sur l'Etreinte notamment.
Un disque qui, au final, s'adopte plutôt bien, qui nous pénètre en douceur et qui peut-être tiendra assez bien la distance. A laisser à l'épreuve du temps...
- le sto, le 7 10 2009