Bat for Lashes > Fur and Gold

Fur and Gold
6.2007
Notation
Rock   Folk   Pop

A l’instar de My Brightest Diamond, les critiques de tout bord se sont extasiés sur le groupe Bat for Lashes, nouvel ambassadeur du pop-rock intelligent et au féminin, à tendance exploratoire. Alors? Va-t-on une nouvelle fois déchanter et se rendre compte que les comparaisons avec PJ Harvey ou Björk (sans parler de Kate Bush ou Chan Marshall) sont exagérées, carrément déplacées, voire insultantes?

D’emblée, l’effet est assez bluffant. Contrairement à l’artiste cité en intro, il apparaît que les sources de références de Miss Natasha Khan (la chanteuse et leader de ce quatuor de sexe dit faible) ne semblent pas être que de simples arguments marketing. Sur «Horse and I» (décidemment, le cheval à la cote chez les chanteuses…), on retrouve tout ce qui nous prend aux tripes chez PJ – même souffle habité et… aphrodisiaque ; accent british à faire craquer le plus bourru des camionneurs.

Le deuxième morceau, «Trophy», fait cette fois appel au ton givré et ardent d’une Björk, mais ceci de façon un brin trop direct pour ne pas perdre de son unicité. Ce titre comprend également des relents à la Dead Can Dance, pas dégueulasses… «What’s a Girl to Do» – clavecin, beat hypnotique, chant qui cette fois nous rappelle personne en particulier – fait office de single et l'on trouve ce choix plutôt osé, jusqu'à l’arrivée d’un refrain un poil convenu.

L’instrumentation de l’album dans son entier fait preuve d’une certaine originalité: ondes Martenot, clavecin, harpe, le tout mixé au sein d’une texture plutôt «moderne», avec des grosses basses et une rythmique accrocheuse.

L’opus tient la route sur la longueur; on ne s’emmerde pas, quoi! Mais l’on est davantage touché par le côté sensuel et suave pioché chez PJ que par les tergiversations à hoquets proches de Björk (aux couplets ponctués sans surprise par une montée en tierces… bon, là on est méchant!) Cette chanteuse avec des chauves-souris en guise de cils est, à n’en pas douter, une artiste que l’on reverra dans les rayons des disquaires. Encore une fois ou deux, au moins…


- yak, le 6 08 2007