Un rapide coup d’œil sur les crédits de ce Moonstation House Band alerte d’entrée : encore un projet de mégalo. Mister Vandervelde n’a effectivement fait appel qu’à un ou deux potes pour le seconder. Sinon, il se place comme l’un de ces artistes multicéphales, endossant le rôle d’auteur-compositeur et multi-instrumentiste à l’ego qui ne passe sûrement pas inaperçu.
Premier conseil : passez directement à la plage 3 du CD. Les deux premiers titres (les deux singles…), du pop-rock banal, à la qualité sonore discutable (du lo-fi assez irritant) ne mettent pas en valeurs la voix du David chanteur. On a en fait très vite envie de l’étrangler !
Quand arrive le délicat «Feet of a Liar», il est enfin possible de se décrisper. Le musicien ne s’est donc pas inspiré des classiques du rock en vain. Après du sous-Bowie, Vandervelde propose ce titre qui convoque le fantôme d’un George Harrison et touche par sa limpidité harmonique. Le même sentiment s’impose sur «Murder in Michigan», où le timbre de l’artiste se calque à nouveau sur feu le guitariste des Beatles.
«Wisdom From a Tree» comprend des touches psyché, des arrangements de cordes plutôt réussis, pour un résultat qui lorgne une nouvelle fois vers le Fab Four. Les références répétées à ces derniers pourraient d’ailleurs assez vite en lasser plus d’un. S’il ne défriche aucun territoire, ce disciple s’en sort avec les honneurs. Sans plus.
Ce disque compte ainsi quelques jolis morceaux, mais l’ensemble est déséquilibré. Et l’impression de pouvoir entendre les progrès de notre homme-orchestre virtuel au fil des morceaux (l’enregistrement s’est étalé sur 2 ans), bien qu’elle ait son charme, évoque un cruel manque de cohérence.
- yak, le 8 03 2007