L'histoire de Beach House ressemble à un petit conte de fées: une rencontre qui débouche rapidement sur la formation d'un groupe, puis un premier album d'une beauté et d'une simplicité désarmantes. Dans un monde musical saturé de nouveaux groupes, la percée de Beach House fin 2006 représentait un petit miracle: original et rafraîchissant, le duo s'imposait naturellement, blotti dans une mélancolie délicieuse et semblant se moquer éperdument du reste. Sur sa lancée, Beach House arrive déjà avec une suite, un peu comme si le tandem voulait vaincre l'obstacle du deuxième album sans même y penser.

Maintenant que le son du groupe est connu, l'effet de surprise ne joue plus, même s'il est très agréable de retrouver le duo pour un autre tour de manège nostalgique. Beach House a quelque peu raffiné son approche, laissant moins de place au hasard et aux aspérités. Le résultat est une musique qui coule très facilement dans nos oreilles, avec des mélodies plus proches d'une pop assez aboutie. S'il on peut considérer cette évolution comme un plus, force est de constater que tous les titres se ressemblent et passent tous seuls, presque trop facilement. Le côté archaïque des débuts a disparu - exit les distorsions de son, les rythmes binaires, remplacés par des mélodies pop plus léchées, guitare et orgue ne faisant souvent plus qu'un.

Si Devotion est loin d'être inintéressant, les fans de la première heure risquent d'avoir du mal à se raccrocher à un morceau ou un autre. Par contre, ceux qui ont manqué le début auront une deuxième chance de découvrir ce groupe atypique et attachant - quitte à retourner ensuite aux sources...

- JP, le 26 03 2008