"Chevreuil, Capoëira, ce disque a été enregistré avant le mastering" nous annonce une voix synthétique en introduction de ce grand opus, nouvelle œuvre de Tony C. et Julien F. Beaucoup de monde aimerait arriver au résultat qu'atteint Chevreuil avec une guitare et une batterie, bien peu risquent d'y parvenir. Complémentarité parfaite entre les deux hommes (accompagnés subtilements de quelques claviers) auquel il faut ajouter le travail de Steve Albini. Le son est rugueux, la construction parfois archaïque, le ton brut, aucune concession n'est faite et cet album (dont l'emballage ne semble pas être l'atout principal) s'envole sur des rythmiques affolantes et jouissives.

Pas de temps morts, cette musique parle directement au corps et tente de l'intellectualiser. Essai d'expliquer les sensations de l’organisme, ces constructions créent un langage pas toujours compréhensible dans nos têtes, mais aucune partie de nous-même ne peut lui résister. A l'image d'un Sigurd, en plus radical, Chevreuil déroule sous nos yeux ébahis et incrédules une musique absolument irrésistible, qu'il est ma foi bien difficile de décrire, mais qui occasionne des sensations peu habituelles.

Ce qui est fantastique avec Chevreuil, c'est qu'autant l'intello que le rocker de base peut trouver son bonheur dans cette création sonore.

Notons encore que ce disque est couplé avec Science EP, qui laisse un peu plus de place aux samples et claviers, et qui est également diablement réussi.


- le sto, le 28 02 2007

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