La musique tzigane francophone me pose un problème. Elle se teinte en effet trop fréquemment d'un discours politique, plus ou moins altermondialiste et bien souvent moraliste. Une manie à laquelle Le Vangle n'échappe pas, payant ainsi le prix des plus violentes et des plus belles émotions, si chères à la musique bohémienne et malheureusement presque absentes de cet album.

En effet, si Le Vangle tient un discours respectable du genre « Ecoute les anciens, respecte la nature et ne courbe pas l'échine sous la globalisation… » tout cela semble pourtant bien pragmatique et manque cruellement – si ce n’est de poésie – au moins de sang et de douleur. Car s’il est une musique qui vient des tripes c’est bien la musique tzigane.

Finalement, l’entrain de l’accordéon et le swing de la guitare, qui nous poussent à taper du pied tout au long de ce disque, prouvent bien que ce dernier est plutôt réussi sur le plan instrumental, mais trop de discours tue l’authenticité, d’autant que ceux-ci s’avèrent parfois un peu naïfs.


- sai real, le 8 11 2006