Un constat dramatiquement simple pour commencer cette chronique : Le monde aujourd’hui part a volo, trop de bruits, trop de sollicitations intérieures et extérieures, trop de tout en un mot.
Un besoin de calme ? Un besoin de médiation ? Un besoin de supplément d’âme et de substance au milieu du tumulte consumériste, nauséeux que vous êtes de respirer par trop l’odeur du vernis superficiel ?
Si tel est le cas alors, comme le chantait Anita Ward, “You can ring my Bell Orchestre”
Bell Orchestre est un groupe de musiciens (aucun chanteur, pas la moindre mélodie vocale même sifflotée ou murmurée) qui évolue bien loin du carcan de la chanson pop au carrefour de multiples influences; la curiosité propre à tout musicien digne de ce nom en guise de déclaration d’intention et quelques oripeaux de jazz, de pop, de post-rock ou de musique répétitive & autres aimables divertissements sonores en guise de propos. Une musique au carrefour de nombreuses expressions musicales hachées bien fin et malaxées jusqu’à ne plus former qu’un seul et même tout.
On y retrouve sur ce disque tous les éléments présents au préalable, ces motifs de violon, trompette, contrebasse et j’en passe, motifs superposés ou disjoints comme sur l’imposant (12 minutes) « Air Lines/Land Lines » qui conclut l’album qui en représente l’archétype. Sur « Bucephalus » on tient la seconde tendance lourde du groupe, ce soucis de jouer la rupture de tonalité et la brisure au premier plan du mix tandis que les instruments en arrière-plan garantissent l’assise et la pérennité de l’ossature en évitant ainsi les collages vains.
Ce disque est presque exemplaire dans son expression, preuve est faite qu’on peut produire une musique exigeante (comprendre en-dehors des canons usuels de la "beauté" d’aujourd’hui) sans pour autant abandonner simplicité, accessibilité et plaisir de jouer.
Etonnez votre Ipod ou votre platine-cd, écoutez donc cet album de Bell Orchestre, la bande-son d’un monde beau et immaculé.
- Bruno Piszorowicz, le 7 08 2009