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Life Transmission
3.2001
Notation
Rock   Electro Rock   Experimental

Sorti en mars 2001, Life Transmission est le troisième album de cette surprenante formation flamande qui, par son anarchique virtuosité, ose l’alchimique fusion des extrêmes. Le résultat des dix-huit mois que le groupe a passé en studio pour nous transmettre ses revitalisantes compositions reflète en effet une synthèse fort réussie d’un nombre incroyable de styles différents – les lister serait d’ailleurs peine perdue. C’est surtout l’alliage entre les substances électroniques et acoustiques qui a rarement atteint un tel niveau de maîtrise.

Tout débute par une brève intro qui laisse déjà entrevoir la danse subtile des deux pôles magnétiques à l’œuvre – véritable chassé-croisé entre attraction et répulsion. Suit le magistral «A Sin So Nasty», son riff de violon entêtant et son beat électro qui rappelle un peu Bentley Rythme Ace. Le morceau suivant, «Mary Go Round» et son refrain à répétition chanté par la rappeuse Ya Kid K, sans la richesse de son orchestration plutôt dansante, aurait pris le risque de lasser. «Freeze», au rythme chaloupé, façon trip hop, nous laisse confortablement engourdi au bord du lit avant de pouvoir rallumer notre conscience grâce à «Lampshade», aux sonorités classiques et aventureuses.

Le groove de «Voodoo Sim» laisse transparaître le style libéré d’Adrian Lensky qui a vraiment l’air de s’amuser, à tourner autour de sa boucle initiale – c’est bizarrement le seul album de Die Anarchistische Abendunterhaltung où l’on peut entendre le frangin de Buni (violon) et Simon (violoncelle). Le dub électro-acoustique qui suit («Piano Dub») est un vrai délice. Le mariage entre ce beat, les instruments classiques et la voix chaude d’Angélique Willkie est de toute bonne augure. Le titre se conclu par la complainte d’un accordéon (l’excellent Raul Van Camp) au son trituré, qui semble se travestir en orgue.

On continue sur le même rythme avec «Rain Song», entièrement jouée et enregistrée par Buni. Après un interlude, arrive l’imposant «A Radical Chinese Duke» qui, suite à quelques préparatifs avant-gardistes, se jette dans une bataille burlesque et tourbillonnante. Vient le titre éponyme qui porte bien son nom, tant le groupe nous recharge en énergies vitales, avec des riffs de violons saturés et un beat drum’n’bass des plus speedés qui précède un retour au dub, pour clore la piste sur la clarinette expressive de Han Stubbe. C’est dans «King of the Garlic» que les musiciens, en osmose parfaite, se la jouent le plus rock. On finit en douceur avec le très lyrique «More Lost Souls».

La richesse des mélodies, l’assemblage intelligent de textures sonores antagonistes et l’énergie pure, donc toujours contradictoire et borderline, qui s’en dégage, font de ce disque une œuvre véritablement unique.

(Lien vers le site officiel du groupe: www.daau.com)

- yak, le 4 11 2006

Réactions

par youps, le 11/01/2007
Leur concert avec Ezekiel restera l'un des meiller concert de my life .....quoi dire de plus !