Tous ceux qui l’auront un jour ou l’autre croisé au détour de sa courte discographie pourront en témoigner, ce groupe alignait les tubes pied au plancher avec une énergie incomparable. Mais voilà, une approche peut-être un poil radicale pour le nouveau millénaire lui aura assuré un (relatif) anonymat d’autant plus sublime qu’il permet à d’humbles tocards dans mon genre de gloser sans fin sur le bonheur de la réhabilitation. Dernière chance pour les retardataires de dire encore « j’y étais », Hot Snakes nous offre un florilège live de ses parpaings punk-rock les plus fracassants (une session radio, pour être exact).
Sans grande surprise, le tempo est légèrement plus élevé que sur les versions originales, ce qui sied évidemment à merveille aux compos tendues et à leur riffs acérés. Ce groupe était une machine de guerre comme on en fait peu, capable d’allier une force de frappe démentielle à un (sixième) sens mélodique subtil et profond à faire se pâmer tous les Placebo du monde, et cet enregistrement ne fera pas mentir cette réputation. La sélection des morceaux est bien sentie, même si elle fait surtout la part belle au dernier album, assurément le plus « pop » (multipliez les guillemets).
Malgré tout, le tableau final est mitigé. Pour sa valeur « historique », ce live apportera au fan comme au néophyte des versions légèrement alternatives enregistrées de manière tout à fait correcte et représentatives de la carrière du groupe. Hélas on ne saurait ignorer quelques imperfections frustrantes, assimilables globalement à ce sentiment fâcheux que le groupe s’essouffle sur les derniers morceaux, dont l’interprétation n’est pas des plus percutantes vis-à-vis de leur alter-ego studio (le brûlot du premier album « Let it Come » en tête). Thunder Down Under est problématique à bien des égards… Remarquable dans l’absolu, authentique dans l’attitude, pertinent dans son concept, mais définitivement en-deça de la qualité des albums studios.
- lina b. doll, le 20 10 2006