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Sumday
2003
Notation
Rock   Pop

J'ai été alléché par tout le remue-ménage fait autour de ce disque théoriquement mythique, tout comme le groupe qui l’a composé et qui s’est séparé il y a peu, préférant brûler que s’éteindre à petit feu (cf. qui on sait). Alors évidemment, en mettant Sumday sur la platine, on se dit que l’on va se faire tellement décoiffer qu’on se place à distance des enceintes, que la surprise sera telle qu’on va appeler tous ses potes pour leur dire que l’on a découvert le groupe de la décennie. Allez : PLAY

Ouh là joli refrain, très beau chœur, intéressant jeu de guitare sur plusieurs morceaux. Et la voix de Lytle, sorte de fragile Michael Stipe, de toute beauté. Des accents Beatlesiens et Beach Boysiens ou, plus près de nous, R.E.Miens et Mercury Rev’iens. Des références classes, un disque classe, un mythe qui donne envie… mais au fond un album qui ne décolle pas vraiment. Les titres sont presque trop léchés, un peu trop d’emphase parfois limite kitsch, ça tourne bien mais ça n’accroche pas, on assiste à une sorte de long morceau de 45 minutes. S’il y a d’intéressants passages qui nous sortent de notre léthargie, tel les petites notes électro de « Stray Dog and the Chocolate Shake », l’intro loufoque de « Now It’s On », le bridge de « I’m on Standby » c’est quand même un peu léger pour apparatenir au mythe. Les couches synthétiques et organiques se mêlent parfaitement dans un ordre justement trop rigoureux pour qu’il en soit génial. On citera en exemple les accords de grattes de « Now It’s On » qui font la moindre éculées. Scolairement et techniquement cet album est assez irréprochable, mais dans le fond, il manque une petite folie qui rend l’opus indispensable et intemporel. Une sorte de consensus mou, beau mais déjà entendu un peu partout et limite ennuyeux. Le disque où toutes les trois notes on se dit « tiens, ce passage ça me fait penser à … ».

Impossible de tirer à boulets rouges sur cet album car il ne le mérite pas vraiment, tout comme il ne semble pas mériter ce statut de disque culte. A trop vouloir se créer des figures, des idoles pour limiter notre complexe face aux 60’s-70’s, on risque de manquer de recul et de s’emballer pour un disque, tout à fait correct, mais pas transcendant, voire limite ennuyeux. Le groupe a probablement bien fait d’en rester là…

[ A signaler que ce disque est ressorti en « limited edition » avec un cd de 9 titres lives qui valent le détour, enregistré en 2003 à Glastonbury et lors d’une Black Session de France Inter. Ce bonus disque supplante probablement l’album studio. Sur le sticker parrainé par les Inrocks, c’est écrit « ce groupe est immortel ». A vous de juger…]


- le sto, le 22 08 2006

Réactions

par MH, le 23/08/2006
N'importe quoi! Vous avez l'air d'être passé à coté de la finesse de ce disque. Oui Grandaddy est un groupe mélancolique, mais si la mélancolie est ennuyeuse alors votre vie doit être bien ennuyeuse ;-).
tout ca pour dire que ce disque est vraiment beau. Je suis d'accord pour dire que le bonis disk est exceptionnnel!!!