Relativement nouveau dans le monde désormais prolifique des auteurs-compositeurs indépendants, Salim Nourallah en est à son deuxième album, chantant la mort, la séparation et l’amour, sur ces 12 chansons pop balançant entre nostalgie et espoir. Il se démarque des autres par la qualité de ses arrangements musicaux et de son écriture, racontant les dimanches matins ou les anciens appartements où tant de souvenirs subsitent. Accompagnés de guitares, violon et violoncelle, voire une batterie de temps à autre, ce songwriting intimiste et cette voix parfois fragile s’inscrivent dans un courant remontant jusqu’à John Lennon et les Beatles.
Beaucoup de perles brutes sur cet album, "Slowly Gently Softly" et ses quelques guitares accompagnant une voix plaintive donnent froid dans le dos, évoquant parfaitement la chute, la déchéance et le détachement. La musique, si simple, avec ses quelques rythmes en arrière-plan ne fait que renforcer le message. A noter que tout au long de cet album on peut apprécier des arrangements de grande qualité au niveau des violons. "Life is a Split Second" est une autre atmosphère, avec l’ajout d’un wurlizer en plus du violon et mellowtron. Ces sonorités rétro - rappelant la pop des Beatles en plus torturé - ainsi que le travail sur la voix nous transporte dans le temps. "The Apartment" est peut-être la chanson la plus réussie, la musique est douce-amère et riche de détails, quant aux paroles elles séparent Salim Nourallah du commun des songwriters. (« I woke up cold in the embrace of someone I despised / I closed me eyes and saw our sad apartment one more time / Then everything was gone, we’ve moved away / But part of us stays behind / The part of us that died I’ll visit in my sleep / Four walls a door, not too much more / But here inside this place we made a life that I adored »).
Comme précédemment, tout est en nuances et en finesse, la combinaison des instruments, de la voix et des paroles de Salim Nourallah forme un tout qui a un sens. Tous les morceaux n’atteignent pas à une telle intensité, mais à chaque écoute, ils révélent quelque chose de nouveau musicalement. Il faut avant tout voir Beautiful Noise comme un tout, des tranches de vie en chanson, reliant les petites choses de la vie aux grandes.
- JP, le 7 10 2005