Sigurd > Doppelgänger

Doppelgänger
5.2006
Notation
Rock   Post Rock

Issu du groupe Chewy, Mathieu Urfer et Sébastien Altevogt se retrouvent aujourd'hui autour d'un duo post-rock insolite, baptisé du curieux nom de Sigurd. Dans le cadre de ce projet, les 2 compères ont mis en oeuvre tout leur talent au service d'un line-up qui se veut sombre et minimal, pour aboutir finalement – à l'issue de nombreuses séances de mathématique musicale – à un album d'un réussite incontestable, dont les véritables force sont l'originalité et l'équilibre.

Ainsi, bien que chargée de distorsions aériennes et incrustée de sonorités étrangères aux standards du rock (comme celles d'une basse d'orgue ou d'un octopad), la musique de Sigurd n'est pas découse. Elle présente au contraire une unité qui donne à cet album une allure de bande originale, veloutée et hypnotique. En effet si certains titres évoquent tout aussi bien le meilleur de Favez (Nava Shibari), de Ghinzu (No sex, no drugs), ou apparaissent encore comme de douces mélopées post-rock entrecoupées d'interludes mystérieux (Vitrail) , on ne peut pourtant que constater à quel point l'ensemble est harmonieux. L'alternance de titres instrumentaux et vocaux ne fait d'ailleurs elle-aussi que renforcer cet équilibre entre rock percutant et ambiances vaporeuses.

Enfin, il est impossible d'écouter Doppelgänger sans penser à Honey for Petzi, qui apparaît comme une influence centrale de Sigurd, notamment du point du vue de la rythmique, haché, déconstruite et souvent très percutante ("Delauney"). A noter encore que malgré son aspect iconoclaste et parfois expérimental, ce disque n'est toutefois pas dénué d'émotion, le duo fait ainsi preuve d'une sensibilité toute particulière, sur des titres comme Twin Sisters.


- sai real, le 29 05 2006