Il y a depuis leur apparition, deux manière de voir les Strokes. La première consiste à penser que ces fils à papa sont aussi rock'n'roll que ma grand-mère et qu'au fond ce ne sont que d'habiles marchands de la New York attitude, tandis que la seconde, plus proche de moi, concerne ceux qui n'ont jamais résisté aux mélodies immédiatement accrocheuses et diablement envoûtantes de ce groupe. En effet, This is it et Room on fire regorgeaient tous les deux de tubes en puissance, vivifiants et irrésistibles. Aussi, chacun attendait avec impatience ce troisième opus.
Première constatation, les détracteurs des Strokes, leur reprochant leur style trop léger, trop épuré ou trop uniforme devront cette fois-ci changer de discours. En effet, First Impressions of Earth apparaît comme le disque le plus éclectique du groupe et bien des morceaux surprennent par leur pugnacité. Ainsi, un morceau tel que "Juicebox", rappellerait plutôt un titre des Jesus Lizard qu'une chanson des Strokes. Malheureusement, First Impressions of Earth n'assume parfois que moyennement cet éclectisme et force est de constater, que ce que cet album gagne en longueur et en profondeur, il le perd aussi parfois en efficacité. Ainsi sur la fin, certains morceaux tels que "15 minutes" ou "Red light" s'avèrent un peu fades et ne présentent qu'un intérêt très discutable.
Reste que la magie des Strokes fonctionne, puisque l'on aura vite fait d'oublier ce genre de petite déception, tant les bons moments sont de vrais instants de bonheur. "Fear of Sleep", "You only live once", sont donc là pour nous rappeler la rage et le talent des Strokes… Un groupe certes imparfait, mais avec lequel il faudra définitivement compter.
- sai real, le 25 01 2006