Juste un an après le gros succès de Reise, Reise, Rammstein revient avec un album composé d'une moitié par des surplus du dernier opus et de l'autre par de nouvelles chansons. Très classique dans sa structure, Rosenrot alterne les titres lourds et les ballades qui, avouons-le, prennent de plus en plus de place dans le cœur des teutons.
On ne va pas s'éterniser sur les titres tels que "Benzin" (single à la pochette très réussie), "Hilf Mir" ou "Feuer und Wasser", c'est du pur Rammstein, calme et doux à la fois. On s'arrêtera plus longtemps sur les magnifiques et puissants "Rosenrot", "Spring" et "Wo Bist Du ?", triptyque entrant immédiatement dans un futur best of, évidemment si le groupe nous prend par les sentiments, difficile de résister.
Restent finalement deux curiosités : la première est un duo avec Sharleen Spiteri, leader du groupe Texas qui, malgré tout ce qu'on peut en dire, a une bien jolie voix et qui ne s'en sort pas trop mal, même si le titre consiste en une ballade d'un convenu à pleurer. Nous garderons nos griefs (et nos rires) pour la deuxième bizarrerie "Te Quiero Puta!", qui consiste en une belle démonstration de la capacité allemande de faire des études ethnologiques. La tentative ayant pour objectif de "sonner latin" en mélangeant les gros sons aux cuivres typiquement latinos, ceux-ci trouvent autant leur place dans un titre de Rammstein que Louis de Funès dans "La liste de Shindler"! Quant aux textes, Christophe Schneider et sa bande n'ont clairement jamais dépassé la leçon 2 de "Hablo Español"! Bref, un bon moment de rigolade à condition de prendre le titre au second (?) degré.
Reste que cet album n'apporte pas grand chose à la discographie de Rammstein, on est en terrain connu, mais quelques titres et une jolie pochette sauvent le destin du cuirassé Rosenrot.
- le sto, le 11 11 2005