Peter Wright compte déjà de nombreux albums à son actif, mais ce Néo-zélandais reste très peu connu sous nos latitudes. «Yellow Horizon» s’adresse avant tout aux amateurs de musique ambient/drone à la Windy & Carl, et même s’il s’inscrit dans le sillage d’autres groupes, Peter Wright égale les meilleurs du genre en finesse. Chaque son a une pureté toute organique et trahit rarement ses origines. C’est cette pureté de son qui donne sa profondeur et sa force évocatrice à ces ambiances. «Offa’s Dyke» est limité à une réverbération de son évoquant le scintillement de la lumière, ou encore la vibration de l’air lors de chaleurs extrêmes. Cet état paisible et contemplatif se dissipe avec l’arrivée de l’hypnotique et inquiétant «Bannockburn», neuf minutes de drones menant peu à peu à la transe, un peu à la manière de Stars of the Lid. «Pendulum» explore encore un tout autre terrain, avec d’étranges sons de guitare désincarnés répétant des suites de notes hypnotiques et primitives. «Song for the Losers» retrouve le calme après la tempête, même si l’atmosphère est lourde et pleine de regrets.
Les titres de «Yellow Horizon» racontent à leur manière des événements marquants de l’histoire du Royaume-Uni, guerres d’indépendance et autres, chaque morceau constituant un tableau sonore avec son ambiance propre. Pas forcément accessible au grand public, le minimalisme de l’instrumentation donne paradoxalement toute sa force à cette musique, où tout est suggéré et limité à l’essentiel. Sans véritablement innover, Peter Wright démontre par contre toute sa maîtrise du son et s’affirme comme une référence incontournable du genre.
- JP, le 28 07 2005