Voilà l'œuvre de Billy Corgan qui restera pour la postérité, le disque à posséder tant il est riche et varié, tant il est inventif, tant il explore tous les recoins du talent de son auteur. Concept très ambitieux étant donné que c’est un double album qui est présenté ici, en deux parties qui se rejoignent dans leur finalité. Une première partie "Dawn to Dusk" plus rock dans la lignée des albums précédents, après l'entracte "Twilight to Starlight" plus expérimental avec ses touches électroniques annonçant la suite de la carrière des citrouilles.
Tout commence par une intro en douceur violon-piano qui enchaîne directement sur un des grands hits du groupe : "Tonight, Tonight", sorte de ballade rapide avec ses magnifiques cordes. Comme pour Siamese Dreams, les morceaux calmes sont alternés de rock puissants. Dans la deuxième catégorie on retrouve l'extrême "Jellybelly" un peu pénible, mais surtout "Bullet with Butterfly Wings" où Billy entonne le passage hyper-connu "The World is a Vampire, Sent to Drain" et son refrain limite métal. Il y a cette intro shootée de "Love" qui scotche le titre au sol pour l'envoyer d'un coup de pied sec rejoindre les paradis artificiels. Quant aux douceurs, le magnifique "Galapagos" ou l'ensoleillé "Cupid de Locke" sont là pour rétablir la balance. "Porcelina of the Vast Oceans" est un long morceaux alternant poussées rock et passages atmosphériques et le joli "Take Me Dawn" écrit et chanté par James Iha.
Plus calme que le premier disque, Twilight to Starlight n'en réserve pas moins des morceaux rock comme l'extrême "Tales of Scorched Earth" qui ravira les fans de Gish et du grunge, le sombre "X.Y.U." ou encore "Bodies" et son refrain désespéré ("Love is Suicide…"). Le reste est beaucoup plus posé, "Thirty-Three", "Stumbleine" ou "In the Arms of Sleep" ballades à la guitare sèche. Bien sûr il y a encore un hit : "1979" aux consonances electro-rock et au bridge planant. Enfin, les expérimentations electo précédant Adore, le futur album, que sont le minimaliste "We Only Come Out at Night", le moyen "Beautiful" ou "Lily". En conclusion l'atmosphérique "By Starlight" et "Farewell and Goodnight" où les quatre membres unissent leur voix. Une deuxième partie complétant parfaitement la première formant un tout dense et somptueux.
Un des plus grands classiques de la décennie 90's qui influencera beaucoup de groupes rock. L'Oeuvre d'un homme torturé par son talent qui lance ici une bombe qui n'a pas fini de faire des ravages. Le groupe n'existe plus, Corgan n'est plus tout à fait le créateur qu'il était, mais cette pièce restera définitivement dans les annales de la musique rock.
- le sto, le 15 07 2005