Cela fait maintenant 20 ans que Nick Cave et ses mauvaises graines sortent des disques. Un début de carrière quasi punk, et puis une deuxième moitié crooner-torturé. Après un "Nocturama" un peu bâclé on attendait Nick au virage. L'annonce d'un double album nous donnait quelques craintes. En effet à vouloir trop produire, la qualité peut s'en trouver négligée. C'est malheureusement ce qui arrive un peu avec cet "Abattoir Blues/Lyre of Orpheus" (dont il fallait aller le chercher loin ce premier titre!).

Tout commence fort et bien avec un "Get Ready for Love" à l'arrachée montrant Nick Cave dans une toute grande forme, puis suit un très beau et dépouillé "Cannibal's Hymn". Le problème est que pour "Abattoir Blues", c'est un peu là que s'arrête l'intérêt du disque. Les morceaux suivant sont un peu convenus à l'image de "There She Goes, My Beautiful World" et son refrain un peu facile. C'est dans cet état que débute le deuxième disque avec un titre éponyme et ses chœurs peu attrayants. Il faut attendre "Easy Money", quatrième titre pour que l'auditeur dresse l'oreille. Titre très inspiré dans les arrangements que dans les parties vocales. Les titres suivant retiennent également l'attention et relève le niveau de ce deuxième disque que l'on préférera au premier.

Un disque de Nick Cave ne peut pas être mauvais, c'est une évidence. Néanmoins on aurait pu, en faisant une petite sélection faire un seul album de grande qualité tant il est vrai qu'il y a plusieurs éclairs de génie parsemés tout au long des 90 minutes que durent les deux disques. Dommage donc que la quantité ait primé sur la qualité.

- le sto, le 25 09 2004

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