Encore un de ces groupes que l'on va devoir qualifier de post-rock, car définitivement il n'y a que là qu'on peut les mettre. Mais ne nous y trompons pas, Acetate Zero tente de se positionner relativement loin de ces schémas, qui n'apporte pas toujours grand chose. Les climats tissés ici par ce petit groupe français sont souvent tristes, mais une tristesse touchante, fragile. Attention décollage :
Les guitares s'entremêlent à certaines voix, pas toujours assurées ("The Sad Beautiful Quintessence"). Les boucles synthétiques construisent des châteaux que les guitares lancinantes s'empressent de détruire. Des voix enfantines nous prennent par la main pour nous emporter sur des eaux claires et scintillantes, d'une pureté rare ("December Sounds Like That"), mais l'orage va éclater, il gronde à nos portes, vite faire rentrer tout le monde! Le voilà, il était inquiétant, il faisait trop chaud, le ciel devait se déchirer, en partie seulement ("Storm Perspective Means Everything"), on en garde pour après. Une voix féminine sur le cotonneux "Ocean Rover", les pics de chaleur reprennent ("Sunrise"), notre vision se déforme au loin. Ça y est, la chaleur tape si fort sur notre crâne qu'on commence à divaguer ("Ode to Admittance"), "Bright Delight Flame" nous évoque My Bloody Valentine et les failles irrémédiables de notre cerveau se font sentir, c'est un cauchemar, on entend de vieux bruits de notre enfance que l'on voulait oublier ("Drowsiness & Dizziness"). "Dust Between" sonne la libération, guitares saturées mais hymne à la résurrection, la lumière est au bout du tunnel, on est dehors!
Malgré tout, on n'en est pas sorti indemne, le cerveau garde quelques séquelles c'est certain, mais il est si résistant qu'on lui infligera encore longtemps ce genre de traitement, ce d'autant que si l'on arrive à dénicher le petit frère de Crestfallen (le plus rock Ground Altitude sorti en 2002), il n'est pas prêt de se reposer…
- le sto, le 14 07 2005