Après être sorti épuise de la tournée de Ziggy Stardust, tant physiquement que psychiquement, David Bowie avait besoin de se ressourcer. Terminé les araignées de Mars et tous ces excès, place à la sagesse plus classique. Ce double album en concert a été enregistré durant la tournée de Diamond Dogs (album en demi-teinte sorti en 1974 au concept un peu foireux basé sur le chef-d'œuvre de George Orwell : 1984).
C'est une réinterprétation du catalogue du duc blanc en version soul-jazzy qui nous est présentée ici. Une sorte de façon de tourner la page sur ces années de folies, avant d'en entamer d'autres quelques années après (dès Station To Station).
Il y a quelques réussites sur ce double album, dont le toujours très bon "Time", un "Diamond Dogs" plus intéressant qu’en studio ou la reprise "Here Today, Gone Tomorrow". Mais sinon, la majeure partie des chansons, habillées de leur nouvelles parures soul n'arrivent jamais à décoller et on a constamment l'impression d'entendre des sous-versions des grands titres. "Changes", "All the Young Dudes" ou "Space Oddity", si on ne peut pas à proprement parler de gâchis, laissent un goût bizarre dans la bouche. Et puis, il y a les moments difficiles, tel la reprise du classique "Knock on Wood" pas faite pour Bowie ou "Rock n' Roll Suicide" qui n'entre définitivement pas dans sa nouvelle chemise.
Bref, cette réédition remastérisée en 2005 n'est là principalement que pour combler les fans et reste un document de la tournée 1974, présentant Bowie dans une période de transition. Pour shématiser, on est ici dans le creux de la vague, entre la folle période Ziggy Stardust et la faste période Berlin. Pour les inconditionnels de cet immense artiste.
- le sto, le 14 04 2005