Eh bien voilà un album pour le moins surprenant, qui dans l'utilisation de la voix n'est pas sans rappeler le dernier-né de Björk : "Medulla". En effet, tout au long de cet opus intitulé "Le Fil", l'organe humain joue un rôle fondamental, presque exclusif. Ce choix artistique audacieux est assumé avec talent et dès le premier titre (La jeune fille aux cheveux blancs), la voix de Camille se montre à la fois troublante et fascinante. Puis peu à peu, c'est l'étonnante interprétation de la chanteuse qui interpelle. En effet, des titres tels que "Ta douleur" ou "Janine 1&2" ne sont que quelques exemples de l'originalité et de l'anti-conformisme de cet album. Alors, à l'écoute de ce disque, tentant de se raccrocher à ce qu'elle connaît, ma mémoire évoque en vrac d'autres souvenirs sonores associés à des artistes tels qu'Emilie Simon ou même Mathieu Chédid… Mais la comparaison n'est jamais vraiment appropriée et force est de constater que le style de cette jeune Camille est définitivement authentique... De quoi en perdre le Fil…
Certes l'intégrité de la démarche interprétative, toujours émouvante et intimiste, laisse naturellement place à quelques titres moins réussis à mon goût. Ainsi des morceaux comme"Pour que l'amour" ou "Vertige" manquent parfois de plénitude ou de retenue et sonnent un peu enfantins… Mais dans le cas présent, c'est peut-être le prix de la sincérité. Car les rythmes effrontés et les polyphonies organiques marquent décidément l'excentricité et l'audace de cet album.
Coupez!
- sai real, le 4 03 2005