Windy and Carl > Depths

Depths
1998
Notation
Rock   Ambient   Prog Rock

Plus dense musicalement qu’un groupe comme Stars of the Lid, Windy and Carl créent ici une musique faite principalement de textures qui évoluent petit à petit, de drones hypnotiques qui servent de tapis sonore à d’autres couches de guitares plus reconnaissables. L’ajout de voix sur certains morceaux enrichit la palette d’ambiances que Windy and Carl nous proposent ici.

"Sirens" nous entraîne directement dans les profondeurs, avec des guitares aux échos tourbillonnants. "Depths" - morceau éponyme de près de 20 minutes - agit comme un gas subtil qui peu à peu nous emmène dans un autre monde, plus léger que l’air. La réverbération des guitares est subtile et cristalline, elle rappelle le son apaisant des cloches dans le lointain, les couches de guitares évoquent le glissement de l’eau. Les cinq dernières minutes pourraient être la traduction sonore des rayons du soleil, d’une beauté à couper le souffle. Difficile d’imaginer musique plus apaisante.

"Aquatica" a un côté plus noise, des guitares saturées aux sonorités liquides évoquent l’instabilité et le va et vient de l’eau. L’atmosphère est tourmentée et agitée. "Surfacing" commence comme "The End" en version space rock et évolue comme la longue traversée d’un tunnel pour laisser entrevoir de plus en plus de lumière. Les échos évoquent le scintillement. Des voix feutrées apparaissent avant que des guitares ne prennent le relais dans une atmosphère paisible. Peut-être le plus beau morceau de toute la discographie de Windy and Carl.

Avec 70 minutes, "Depths" est un disque tellement vaste qu’il se visite petit à petit et doit s’écouter dans de bonnes conditions, on ne peut pas toujours y être réceptif, en tout cas pas sur toute la durée du disque. Ça reste une référence incontournable dans le monde de l’ambiance. La musique a un caractère organique, la finition ne laisse absolument rien au hasard, on passe de mondes inquiétants et désolés à d’autres plus paisibles voire lumineux, toujours criants de vérité.

- JP, le 5 02 2005