Gravitional Pull vs. The Desire for an Aquatic Life: tiraillé entre la pesanteur et l’appel du large, il est impossible de ne pas se laisser happer par l’ambiance, ces fines nappes de brouillard musical pénètrent dans notre cerveau et nous emmènent très loin. La force de cette musique, c’est son côté totalement abstrait, le fait qu’on ne peut pas imaginer quelqu’un en train de la jouer. Les premiers qualificatifs qui viennent à l’esprit pour qualifier ces atmosphères sont « flottant », « éthéré », « gazeux », même si elles restent fondamentalement organiques. Cet album est définitivement à part dans la discographie de Stars of the Lid, plus rugueux que ses successeurs, il évoque par moment le côté sombre et sauvage de On Land de Brian Eno.
Les 19 minutes de "Cantus II: In Memory of Warren Wiltze" éclipsent à elles seules le reste de l’album (néanmoins excellent): commençant dans un grondement sourd évoquant une éruption prochaine, c’est un univers aussi inhospitalier que majestueux – les deux vont souvent de pair – qui défile dans nos oreilles. Changement aussi lentement mais sûrement que l’atmosphère, "Cantus II" se termine par l’arrivée d'eaux tumultueuses, dans le même esprit que l’océanique Depths de Windy & Carl. A écouter à haut volume...
Musique de film sans film qui se glisse insidieusement dans nos pensées, les 5 titres de Gravitational Pull possèdent une profondeur de son difficile à décrire, faite de drones hypnotiques se faufilant à la lisière de la mélodie. Ces longues plages possèdent un charme indicible dont je ne me lasse pas. Plus organique que l’ultra lisse Avec Laudenum mais tout aussi psychoactif, Gravitational Pull est un album essentiel du duo d’Austin, pour peu que ce genre de musique soit votre came…
- JP, le 26 10 2007