Sarac'h débute avec un admirable et transcendantal chant traditionnel breton, sur lequel la captivante voix de Denez Prigent est sobrement accompagnée par celle de Liza Gerard (Dead Can Dance), viennent s'ajouter enfin, les douces et amères complaintes d'un violon chinois. C'est donc sur un ton plutôt mélancolique et vaporeux que démarre cet album. Pourtant, dans un bref sursaut, le second titre "E Garnison" nous transporte au cœur d'un Fest-noz, entraînant dans une ronde endiablée les sons des violons, bouzoukis, accordéons, bombardes, flûte irlandaise et percussions. Alors, le calme revient sur Sarac'h et les chants redeviennent comme des complaintes transportées par le vent… sombres et parfois macabres.
Entre compositions originales et morceaux traditionnels, entre modernité et légende, ce disque mélange les influences électroniques aux ancestrales sonorités bretonnes, pour emmener l'auditeur au travers des paysages celtiques, féeriques et mystérieux… Une fusion dangereuse, mais réussie avec talent puisque jamais Sarac'h ne tombe dans les clichés ou le mauvais goût. Finalement, considérant les nombreuses et brillantes collaborations vocales qu'il recèle (Louise Ebrel, Yanka Rupkina,..), cet album s'avère sans doute l'un des plus captivant du désormais réputé troubadour breton.
- sai real, le 16 11 2004