Pas une seconde de répit, dès la première seconde du premier morceau, Kmar beugle une sorte de "blaaaack" suivi guitares-basse-batterie battantes par la clique. "Chile" et son groove jouissif mené par un rythme de batterie ensorcelé ("Nous gagnerons même si tu ne le crois pas!"). Sur trois titres, les Nowan ont eu l'excellente idée d'inviter l'écrivain Maurice G. Dantec a lire quelques passage de ses textes, en lui donnant une voix feutrée, ce qui donne une dimension spatiale à ces morceaux. "Nomenklatura" rythmée par un gros beat electro, immédiatement suivi par les grosses guitares-batteries déchire l'atmosphère. "Radio 101" est un peu à l'image de "Ne reste-t-il que la guerre…" sur l'album précédent, en moins prenant tout de même.
En fait, il n'y a aucun moment sur ce disque où l'on sent qu'on peut relâcher la pression. Si ce n'est dans les morceaux fusion, ce n'est pas non plus dans les morceaux calmes étant donné la tension constante, quant aux paroles, elles font beaucoup dans le succès de ce groupe échappant ainsi à toute catégorisation hâtive. Avec cet album, les Nowan s'éloignent de leur étiquette de RATM-francophone moyennement justifiée, et s'envolent vers d'autres horizons… qu'ils n'atteindrons pas longtemps, le groupe splittant (provisoirement) juste après la tournée suivant cet Utopia.
- le sto, le 3 09 2004