L’album le plus attendu de l’été, le nouveau Prodigy, arrive dans les bacs ! Nommé modestement "Always outnumbered, never outgunned", les arrogants Prodigy - qui feraient passer Liam Gallagher pour un modeste - sont en panne totale d’inspiration sur ce disque qui risque de décevoir ceux qui croyaient encore à ce groupe.
Le disque commence en fanfare, "Spitfire" - rien de nouveau, les mêmes rythmes qu’il y a 5 ans, en pire et moins inventif, un sample insupportable "bla bla bla they call me spitfire !" dit environ 800 fois, pour une durée totale de 5 minutes et six secondes ! "Girls" est un peu mieux, avec un goût old school déjà présent sur le mix de Liam Howlett (Dirtchamber sessions, disque chaudement recommandé). "Memphis Bells" est plutôt ennuyeuse, rien de nouveau, on sent que le groupe tente de reprendre des éléments maintes fois utilisés par le passé - mais ça reste fade et tiède. "Get up get off" est à la même sauce, avec en prime des samples sortis tout droit de "Fat of the land", un rap peu convaincant, qui donne un résultat insupportable, criard et vraiment pas écoutable.
"Hotride" comporte des éléments nouveaux avec une chanteuse et des guitares - ce qui constituait une hérésie pour le Prodigy de la première heure - le résultat est une sorte de métal mou sur des rythmes convenus. Après le nu metal, la nu techno ? "Action Radar" est construite sur d’autres rythmes, avec des paroles je-m’la-joue-méchant qui ne convainquent personne. A l’époque, toutes ces paroles étaient saignantes et avaient un sens, mais maintenant on a l’impression d’entendre des vieux rebelles sur le retour.
Liam Gallagher fait une apparition sur "Shoot down" en fin d’album, et même si la musique n’a plus grand chose à voir avec Prodigy et reste convenue, bizarrement c’est à mon avis la meilleure chanson. Pour le reste, la musique est d’une pauvreté navrante, répétitive et stridente, de nombreuses chansons ne sont que du remplissage. "Phoenix" en est un exemple...le sample d’une ligne de guitare déjà maintes fois utilisé, quelques rythmes simplistes, on se demande si Prodigy ne se paye pas notre tête. Le "Goodbye fucking Switzerland!" du Paléo, il y a quelques années, après un concert écourté nous revient en mémoire, et on se dit que oui, sans doute.
- JP, le 26 08 2004