Willard Grant Conspiracy a toujours été un groupe à géométrie variable, dont le degré de variabilité dépendait d'un homme en particulier : Robert Fisher. Les musiciens se sont tellement succédés que l'on retrouve sur certains disques la mention suivante : "If someone tells you played on this, they probably did". Bref, c'est pourtant une décision de retour aux sources humaines qui guide Paper Covers Stone. Fisher et David Curry décidèrent de se retrouver pour enregistrer un nouvel album, et en chemin ils emmenèrent Sean O'Brian (guitare électrique des débuts du groupe).
Le résultat est une sorte de revisitée en acoustique d'anciens titres agrémentés de nouvelles compositions. On pourrait considérer cela comme une nouvelle lecture des titres récents joués à la méthode des débuts. Soit une guitare acoustique prédominante et la voix grave du prédicateur Fisher, toujours à la limite entre Johnny Cash, Leonard Cohen et Nick Cave, sans cesse à mi-chemin entre le folk et la noirceur gothique. Faisant la part belle à Regard the End (2003), Let It Roll (2006) et Pilgrim Road (2008), ces nouvelles versions font virevolter à merveille la guitare-voix avec le violon et la guitare électrique qui souligne et font s'envoler ces compositions qui, parfois dans les anciennes versions studio, pouvait sembler un peu pataude (on pense particulièrement aux titres présents sur l'électrique Let It Roll).
Paper Covers Stone n'est donc pas à proprement parler un nouvel album de WGC, il est une relecture par une première mouture du groupe de titres récents auxquels les anciens membres n'avaient jamais goûté. Reste que malgré un tempo et une ligne directrice parfois un peu spartiate, c'est avec un plaisir plus que certain que l'on goûte à ces 13 titres.
- le sto, le 15 10 2009