Un nouvel album de Woven Hand est, en soi, toujours un événement. A chacun son échelle, qu'importe le chiffre, qu'importe le nombre de personnes touchées, pour le fan c'est quelque chose qu'on attend avec soin, sachant comme on avait déjà pu le mentionner qu'avec David Eugene Edwards on est et sera toujours à l'abri de la médiocrité. Ceci étant, il convient comme avec chaque album, de laisser un peu de temps et d'écoute pour se faire vraiment à cet univers si particulier. Même si la première impression est souvent la bonne, on n'est pas à un entretien d'embauche et on a tendance à laisser plusieurs chances à Ten Stones.
Si les ambiances crépusculaires et mystiques répandues sur les albums du groupe sont toujours bien présentes, on trouve aujourd'hui des sons plus rock qu'à l'accoutumée. Ça marche plutôt bien sur "Beautiful Axe", titre introductif qui tente de retenir sa sourde charge et sur l'urgent "Kicking Bird". Cela marche un peu moins sur le seul ratage de l'album, "White Knuckle Grip" à la rythmique répétitive et étouffante. Dans un autre genre, les titres plus mystiques et d'un calme apparent tels que "Iron Feather" ou "His Loyal Love" sont d'une beauté à couper le souffle. Par instant, on surprendra même David à se prendre pour un presque crooner de bossa-nova avec le lent et aquatique "Quite Nights of Quite Stars".
L'écriture de Ten Stones a vu apparaître les musiciens du groupe qui ont co-écrit certains titres, David n'est plus l'unique maître à bord et cela s'en ressent, de part une certaine ouverture au monde (tout ne se passe plus dans le cerveau d'Edwards) et également par un éclectisme des morceaux. Un album qui est donc moins homogène qu'à l'accoutumée avec des titres importants et d'autres plus anecdotiques (toutes proportions gardées).
- le sto, le 9 09 2008