New Model Army > The Love of Hopeless Causes

The Love of Hopeless Causes
1993
Notation
Rock   

Justin Sullivan cite souvent cet album comme son préféré: en tant qu'instantané d’une période, c’est sans doute le plus fidèle à la réalité. Et quelle réalité: le désespoir et la rage dominent plus que jamais, que ce soit dans les paroles - désabusées au possible - ou dans la musique, rageuse et abrasive. Pour compléter le tableau, Justin est victime d’une Near Death Experience sur scène peu de temps avant l’enregistrement de The Love of Hopeless Causes: de ce voyage naîtra "White Light", quatrième chanson du disque, nostalgie de cette lumière tellement plus belle que la réalité.

TLOHC (pour les intimes) clôt une période faste pour New Model Army, peut-être la plus belle de toutes, après le chef d’oeuvre Thunder & Consolation (1989) et l’excellent Impurity (1990). Il faudra 5 ans au groupe pour s’en remettre.

En 38 minutes, TLOHC compte 10 titres enlevés qui sonnent incroyablement d’actualité aujourd’hui. D’entrée, "Here comes the War", un grand classique de NMA (sans doute leur morceau le plus brutal), dénonce la glorification de la guerre et l’aveuglement des Occidentaux (« Did you think you were born in peaceful times ? »), ainsi qu’un obscurantisme galopant (« Put out the lights on the Age of Reason »). Au fil des morceaux, le propos ne faiblit pas, et par moments l’intensité devient à peine supportable.

Plus qu’une critique du monde, c’est surtout une crise intérieure qui sert de fil rouge à ce disque: de l’autodestruction de "Fate", la perte de confiance en l’autre ("Understand U", "Believe it"), ou recommencer ailleurs ("Bad Old World").

Rarement New Model Army aura été plus concis et percutant. L’unité thématique rejoint celle musicale, même si dans l’ensemble le groupe ne se répète pas, excepté sur un ou deux titres plus conventionnels ("Believe it","Understand U"). Le son caractéristique du groupe ne se retrouve pas vraiment ici, avec une basse et une batterie en net recul, se rapprochant d’un rock plus accessible, tout en restant foncièrement honnête et déstabilisant. Paradoxalement, cela donne un disque unique dans la discographie du groupe, qui sera aussi le dernier produit par une major.

- JP, le 8 09 2007

Réactions

par Guillaume, le 20/09/2007
Excellent album en effet,à la production superbe.

Il semble que TLOHC a été un peu sous-estimé à sa sortie mais il vieillit remarquablement bien,j'aime beaucoup "Fate","White Light","My people" et même "Understand U"!
Pour moi l'âge d'or de NMA c'est 1984-1994,de "Vengeance" au fabuleux "B Sides",avec en point d'orgue les deux chefs d'oeuvre insurpassables que sont "The ghost of Cain" et "Thunder and consolation",sans oublier ces deux excellents albums que sont "Impurity" et donc "TLOHC".

Pour le reste,"Strange Brotherhood" et "Carnival" sont inégaux,mais j'aime beaucoup "High" et "Eight".

Félicitations pour cette chronique,j'attends vos autres critiques des autres albums de NMA avec impatience!!
par Charles IX, le 10/09/2007
Suite à cette chronique, j'ai ré-écouté ce disque que j'avais un peu laissé pour compte, lui préférant des albums moins enlevés. Et, à l'exception de 2-3 titres, j'ai été surpris en bien, particulièrement "These Words" qui reste pour moi un des plus beau titres de NMA. Mais les classiques (War & White Light) vieillissent au fond mieux que prévu...