Shellac > Excellent Italian Greyhound

Excellent Italian Greyhound
6.2007
Notation
Rock   Punk   Post Rock

Bon, en vitesse... Shellac, c’est le groupe de Steve Albini. Steve Albini, c’est le mec qui a produit un bon tiers des disques indie bonnards sortis ces quinze dernières années. Shellac, c’est tendu, sec, nerveux, déstructuré, tout ce que tu veux, et en deux mots : ça chie. Shellac, c’est l’intégrité poussée jusqu’à la caricature : zéro promo, tournée avant la sortie de l’album, live brutal et c’est pas le genre de la maison de jouer des nouveaux morceaux en avant-première pour appâter le chaland. Bref, un plan de carrière qui ressemble à des excuses. « Désolé, tout le monde me connaît depuis que j’ai enregistré In Utero, alors je fais ce que je peux pour ne pas vendre mon disque… D’ailleurs, vous pourriez sortir de la salle, là, qu’on finisse le concert entre potes ?». Pauvre Steve Albini, tu n’avais qu’à jouer dans un groupe anecdotique.

Soit, ce nouvel album n’est pas le meilleur. Je dirais même que c’est le moins bon Shellac, et donc on parlera éventuellement de déception. Le travail de déconstruction des morceaux atteint ici des sommets carrément indigestes, l’album est déséquilibré, avec deux morceaux très longs en début et en milieu d’album, chiants comme la pluie, qui occupent pas loin de la moitié de la durée totale de l’album. Les morceaux restants sont étonnamment accrocheurs, même si aucuns morceaux de bravoure ne se détache autant qu’un « Squirrel Song »sur 1000 Hurts ou « Copper » sur Terraform.

Excellent Italian Greyhound donne le sentiment d’être livré en kit. L’album en lui-même n’est pas renversant, aucun morceau ne provoque de symptômes flagrants d’addiction, mais l’album est constellé de plans incroyables, d’éclairs de génie jubilatoires, un riff, une accélération, un break de batterie, un cri. Tout ceci grâce à une production évidemment incisive, tonitruante, qui rend justice à l’aridité des compositions et épargne à l’auditeur un ennui souvent tentant. La seule opinion définitive que je puisse m’en faire : « le moins indispensable des albums de Shellac ». A vous de voir, mais Terraform me paraît plus adéquat pour une première approche, le cas échéant.


- lina b. doll, le 21 07 2007

Réactions

par Paal, le 23/07/2007
Ah si c'est pour ces gens là alors je comprends mieux la note! Net!
par Lina, le 22/07/2007
non... c'est juste qu'elle est très basse pour un Shellac... La note on s'en fout, c'est pour les gens qui veulent pas lire, qui téléchargeront le disque et qui iront faire du name-dropping sur myspace entre deux poses emo.
par Paal, le 21/07/2007
La note est pas un peu élevée pour juste une pochette?!?