Six Organs of Admittance > Sun Awakens

Sun Awakens
6.2006
Notation
Rock   Folk   Experimental

Avec cet opus, c’est dans un temple que l’on entre. Un édifice sacré dédié à la déesse aux six cordes, face à qui Ben Chasny se prosterne avec l’humilité propre à l'artiste peu connu, mais au talent reconnu. C’est que le bonhomme traîne, depuis pas mal de temps déjà, une réputation de surdoué de la gratte.

Si Six Organs of Admittance est son projet initial, il officie aussi au sein du groupe de rock psyché Comets on Fire. De manière ponctuelle, Current 93 a également fait appel à ses phalanges magiques. Ce Sun Awakens est le neuvième album de Chasny sous cette appellation, depuis le premier disque éponyme sorti en 1998. Après bientôt dix ans de carrière, le musicien livre là une très bonne copie, tendue entre les délires soniques les plus altérants et un calme pastoral et mélancolique.

Bien sûr, les compositions sont axées essentiellement sur le jeu de guitare. Mais celui-ci se veut varié et opère une synthèse du vaste savoir de l’artiste. Une rythmique folk subtile, brodée dans la poussière et la lueur du… soleil levant, justement. Le tout saupoudré de hurlements électriques à la distorsion qui nous ramène à la fin des années ’60, au son assez proche (autant qu’il est humainement possible) d’un Hendrix. Les deux titres «Bless Your Blood» et «Black Wall» illustrent parfaitement cette démarche. Quant à «The Desert is a Circle», il nous plonge d’un coup dans le Far West ou plutôt, il suggère la bande son d’un western débarrassé de tout cliché.

Le septième et dernier morceau n’est autre qu’une longue (plus de vingt minutes!) dérive atmosphérique à la progression hésitante. Non pas que l’on soit contre ce genre d’essai, mais dans ce créneau (plus psychédélique que post-rock), Pink Floyd a peut-être placé la barre trop haute pour les générations suivantes. En tout cas, ce «River of Transfiguration» aurait pu moins s’étirer afin de placer un ou deux morceaux supplémentaires. Un manque de matière?


- yak, le 15 05 2007

Réactions

par runeii, le 18/05/2007
Bien meilleur que son précédent effort ("School of the Flower"), on retrouve les aspérités et le psychédélisme païen des premiers opus avec plaisir. Mention spéciale à "Black Wall" qui défrise n'importe quel hippie sur le tard.