Enregistré durant la période ou Brendan et Lisa étaient amants, ce disque est probablement le plus serein et le plus lumineux du groupe. D'entrée on est frappé par la clarté de "The Host of Seraphin", titre magnifié (on ne peut même plus dire chanté) par la voix de Lisa qui interprète ici une de ses plus belles performances, soutenue par un ensemble de claviers et violons à tomber. L'équivalent masculin par Brendan se trouve d'ailleurs juste après avec "Severance", dont la mélancolie vient se déposer sur nos âmes déjà bien secouées par l'entrée en matière.
Dans la lignée instrumentale de With the Realm of a Dying Sun, The Serpent's Egg adopte une approche plus apaisée en offrant un visage plus accessible. S'éloignant définitivement des touches gothiques new-wave des débuts, Dead Can Dance large toutes les amarres pour s'en aller virevolter avec le mystico-classique, limite baroque. Pourtant, si l'entrée est magistrale, la deuxième partie de l'album n'est pas tout à fait à la hauteur de nos espérances, Brendan s'époumonne un peu trop sur "In the Kingdom of the Blind the One-Eyes are Kings", et les processions de "Chant of the Paladin" s'étendent un peu longuement. Certes "Song of Sophia" démontre les qualités vocales et émotives de Lisa a cappella, mais il faudra attendre "Mother Tongue" pour retrouver une composition qui semble plus fouillée.
The Serpent's Egg est donc un album lumineux et de qualité, peut-être le plus facile d'abord tant il percute d'entrée de jeu grâce à des titres hors du commun. Mais il a tendance à s'essouffler un petit peu dans son centre et ne pas convaincre totalement sur la longueur. Reste que comparé à la concurrence on est largement au-dessus. Mais y'a-t-il une compétition au fond ? Le groupe naviguant tellement dans une autre galaxie que cette question semble dénuée d'intérêt...
- le sto, le 30 03 2007