Toujours très clean mais jamais racoleur, Andrew Bird maîtrise son art à la perfection, celui des ballades pop, douces et amères.
Ainsi, si seuls le cri du cœur, les larmes, la sueur et l'émotion brute vous font vibrer, alors passer votre chemin. En effet, les compositions d'Armchair Apocrypha, sereines et très élaborées, sont vernies des nuances et du raffinement musical d'Andrew Bird. Evidemment, la production est elle aussi irréprochable et très soignée. Le songwriter nous livre donc une fois de plus l'œuvre d'un perfectionniste. D'ailleurs des titres aussi impressionnants que "Dark Matter" ou "Armchairs" ne manqueront pas de nous rappeler le souvenir d'Elliott Smith, ou une fois encore celui d'un certain Jeff Buckley.
Armchair Apocrypha signe également la passion du musicien pour le violon, qu'il emmène jusqu'aux limites de l'expérimentation, notamment dans le titre instrumental qui clôture cet album. Par ailleurs, ce disque est aussi l'occasion d'une collaboration avec la française Emily Loizeau, dont la voix vient parfois doubler discrètement celle d'Andrew, pour un résultat qui s'avère finalement un peu superflu.
Enfin, "l'oiseau" porte décidément bien son pseudonyme, non seulement parce c'est est un siffleur hors pair, mais aussi parce que dans sa grande discrétion ou alors dans son apparente banalité, il ne se fera remarquer que de ceux qui se donneront la peine de l'écouter, avec patience et attention.
- sai real, le 19 03 2007