Moins d’un an après Ballad of the Broken Seas avec Mark Lanegan, Isobel Campbell sort un nouvel album dans un registre très intimiste, hommage non dissimulé au folk britannique des 60’s - Nick Drake, Anne Briggs ou Shirley Collins. Folk de chambre tout en délicatesse, Milk White Sheets reprend 5 chansons traditionnelles (à la manière de Bert Jantsch), 1 reprise de Paul Giovanni (tirée du film The Wicker Man) et 5 nouvelles chansons, toutes enregistrées avant Ballad of the Broken Seas. L’instrumental "James" a l’air tout droit sorti de l’esprit de Robert Kirby, le génial arrangeur des mini-orchestrations sur tous les disques de Nick Drake, alors que l’acapella de "Loving Hannah" est chanté à la manière d’Anne Briggs.
Niveau instruments, on retrouve l’inévitable guitare acoustique, agrémentée de très belles percussions ethno, un violoncelle, toujours dans un registre épuré, parfois instrumental. L’ambiance est beaucoup plus rétro que sur Ballad of the Broken Seas, mêlant classicisme folk et compositions originales sans accro. Au fil des écoutes on découvre des détails qui nous avaient échappé dans la musique malgré son minimalisme.
Milk White Sheets nous fait passer ainsi un moment délicieux sans changer la face du monde, et Isobel Campbell confirme tout son talent avec un disque en forme d’hommage. Cet hommage et cette virtuosité font passer au second plan l’émotion qui vient à manquer au fil de l’album, ce qu’on peut regretter ou apprécier à l’occasion, vu le nombre élevé de songwriters torturés que compte le folk actuel.
- JP, le 21 01 2007