Les Two Gallants, un duo – comme son nom l’indique –, ont débranché leurs grattes pour se lancer dans l’acoustique, mais n’ont malgré tout rien perdu de leur électricité. Celle-ci reste présente dans la fougue retenue des cinq morceaux présents sur cet EP.
Auparavant comparé, de manière un peu abusive, aux White Stripes (bon ok, ils sont deux et possèdent malgré cela une présence indéniable), Adam Stephens et Tyson Vogel ont effectué un petit crochet par la cambrousse, déterrant les racines de l’americana. C’est ainsi un folk dylanesque qui a cette fois inspiré les 2GS (pour faire court). Sur le tranquille «Linger On», par exemple, l’harmonica débarque sans déranger et se pose sur une base guitare-piano, pour un résultat des plus satisfaisants.
Le long de ce Scenery of Farewell, la basse se mue en violoncelle et la batterie expose un enthousiasme contenu. La voix, quant à elle, se montre peut-être de façon un poil trop énergique pour ne pas déséquilibrer l’ensemble. Mais cet allant fait du bien au genre et, même s’il peut heurter de prime abord, il apparaît finalement comme une caractéristique du groupe.
On peut être saoulé par ce chant qui «en fait trop». Mais cette entorse à la règle (imaginez Dylan content d’être parmi nous!) allège en quelque sorte le poids du patrimoine, à la manière des Skygreen Leopards. Rien de nouveau sous le soleil ricain, donc, mais une interprétation mise définitivement à nu. L’urgence de s’exprimer à travers une posture brute, mais sans aspérité amplifiée, est palpable. Avec un tempo plus élevé, on se serait même risqué à sortir l’étiquette «punk-folk».
- yak, le 26 07 2007