Gainsbourg, Charlotte > 5:55

5:55
8.2006
Notation
Electro   Pop

Sur une musique pâle et mélancolique écrite par de Dunckel & Godin – qui rappelle bien évidemment les compositions de leur plus grand mentor Serge – Charlotte se fond dans le décor, tout en discrétion et en douceur.

Susurrant ses textes en anglais, la voix de la fille Gainsbourg se colore alors naturellement des accents de Jane Birkin, avec cette fragilité et cet accent si agréables à nos oreilles. Ainsi, 5:55 se trouve immédiatement teinté d'une certaine familiarité et apparaît comme un album que l'on aurait déjà entendu, quelque part entre deux disques de Lali Puna ou de Beth Gibbons & Rustin Man...

Un constat à la fois doux et amer, qui traduit peut-être le plaisir de la continuité, mais surtout un certain manque d'originalité. Car finalement, la découverte de cet album correspond exactement à ce quoi l'on s'attendait : L'apparition d'un être dans l'AIR du temps, mais qui ne peut que s'effacer, sur un terrain qui n'est pas le sien.

La jeune femme a d'ailleurs préféré laisser le soin des textes à Neil Hannon (Divine Comedy) et Jarvis Cocker (Pulp) pour mettre sur papier sa vie et ses sentiments. Enfin, la production signée Nigel Godrich (Radiohead) nous donne encore l'impression de tenir entre les mains un projets très professionnel, mais bien peu spontané.

Un beau disque, et c'est sans doute son seul défaut!


- sai real, le 18 09 2006

Réactions

par Le Sto, le 26/09/2006
Quiconque aura écouté La ballade de Melody Nelson du grand Serge Gainsbourg, saura combien le groupe AIR est imprégné de cette musique, combien le duo français doit à cet album parfait. A l'heure ou la fille de Jane et Serge décide de ressortir ce qui, dans les faits, est un nouvel album, dans la réalité un premier album. Ce disque très attendu voit donc Charlotte s'entourer de AIR pour tout ce qui est musique, la partie texte c'est Jarvis Cocker (Pulp) et Neil Hannon (Divine Comedy) et la production c'est Nigel Godrich (Radiohead); "c'est pas dégueu" comme disait son père.

D'entrée les notes des créateurs de "Moon Safari" se révèlent à nous comme du connu, on se situe entre "All I Need" et "Virgin Suicide", toujours pas dégueu. Certains passages comme la basse de "The Operation" ou la finesse du refrain de "Little Monster" sont géniales et dans ces instants on pense que la réunion de ces talents est incontournables. Côté paroles, il y a eu beaucoup de discussions entre Charlotte et Jarvis pour trouver le ton juste, ne tombant pas forcément dans le cynisme Pulpien.

Au final, le sentiment est néanmoins partagé, ce disque est beau, il est difficile de ne pas évoquer Jane Birkin (certaines parties chantées) et Serge Gainsbourg (musique). Certains titres sont très inspirés et le groupe de travail s'en sort avec les honneurs. Pourtant, la musique (réussie) de AIR prend tellement de place sur ce disque, qu'on a l'impression que l'on a affaire à un album du duo et que Charlotte est la guest star, et que celle-ci n'a pas toujours une voix inoubliable car manquant parfois de relief. On aurait peut-être préféré un album moins poli, moins produit, plus abrasif et que 5.55 nous fasse un peu mordre la poussière plutôt que de le retrouver dans un rayon limite easy-listening.
par pat, le 18/09/2006
Cet album est tout simplement un très bon album les compos sont magnifiques.je souligne que charlotte signe deux titres sur l album .