Le plus court chemin du point A au point B ? Vraisemblablement celui qu’emprunte Ärtonwall sur ce Naive Needs expéditif et jubilatoire, sorti d’on ne sait trop où pour exhumer le bien vilain souvenir d’un grunge rentre-dedans comme on en fait plus. Nerveux en diable et pourvu d’un son surpuissant malgré une production garantie 100% laptop, Naive Needs s’impose comme un fort agréable dépoussiérage du style le plus boutonneux de l’histoire de la pop.
Tout y est, les larsens, la voix nasillarde à moitié à côté, les envolées vaguement psychobordéliques et les deux trois moments un peu plus planants comme la joliette reprise de Bronsky Beat. Et c’est tout simplement brillant. Peu de moments faibles sur ce disque, beaucoup de folie furieuse et même quelques tubes en prime.
Malheureusement, quelle est la différence entre un morceau de grunge ?… Vous l’avez compris, la lassitude s’installe tout de même vaguement au fil de la bonne quinzaine de titres qui composent l’album, et le groupe aurait aisément pu en retrancher cinq ou six pour parvenir à un disque vraiment exceptionnel. Au final nous avons juste un très bon disque pourvu de très très grands moments de rock’n’roll teigneux à mort. Après Ventura et Sigurd, la cuvée lausannoise 2006 est vraiment de très haut vol.
- lina b. doll, le 13 09 2006