Sonic Youth est un groupe donc il n'est, de nos jours, plus possible de dire du mal. Quiconque osera profaner à leur encontre une critique négative verra se poser sur lui des soupçons prétendant qu’il ne comprend rien à la musique ! En effet, grande partie de la noblesse du rock se trouve contenue dans ces deux mots : Sonic Youth. Mais malgré tout, reconnaissons que si le Schmilblick a avancé depuis leur arrivée, notamment grâce à Goo et/ou Dirty, le rock n'a ensuite plus attendu le groupe. Celui-ci, sans pour autant se reposer sur ses lauriers, s'est laissé abordé puis déborder, en tout bien tout honneur cela va sans dire.

Rather Ripped arrive donc et les Sonic semblent avoir décidé de régler leurs guitares noisy sur le format pop, au bon sens du terme. Plus courts, plus directs, les morceaux gagnent en finesse et en efficacité. Le soleil semble revenir dans les têtes, les titres déclinent une alchimie entre bruitisme et mélodie dont peu de groupe pourraient se targuer. Jim O'Rourke, expérimentateur en chef ayant quitté le navire, le groupe s'en retrouve comme ressoudé et arrivant à faire ce qu'il sait le mieux faire : du rock.

Un album qui confirme donc tout le bien qu'on connaît du groupe, sans pour autant s'avérer indispensable. Un peu à l'image d’un actuel Neil Young qui, malgré toute la bonne volonté du monde, n'arrive plus à nous surprendre réellement. On rangera donc assez aisément Rather Ripped dans notre discothèque, en lui réservant néanmoins une place tout à fait honorable.


- le sto, le 27 07 2006

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