Jessica Bailiff poursuit son évolution avec ce troisième album, sans doute le plus personnel de sa discographie, utilisant des formats de chansons jusque là inédits. Au niveau instrumental, le piano prend une place plus importante, et l'on assiste au baptême du feu d'un instrument à cordes assez étrange, ressemblant à un violon ("Hour of the Traces"). Les nappes de guitares des précédents albums ont été abandonnées ici, ce qui donne un album plus minimaliste et épuré.
La simplicité et la pureté des arrangements reste la grande force de Jessica. "The Hiding Place" en est un bel exemple : une ligne de guitare acoustique très douce, quelques notes de violon et de sitar en arrière-plan, un chant accompagné de quelques chuchotements, tout cela compose un tableau onirique et apaisant. Pour notre plus grand plaisir, la voix de Jessica Bailiff a pris une place centrale, comme sur "Big Hill" ou "You were so close", accompagnée par des arrangements minimalistes. Les différents échos utilisés sur la voix ainsi que d'autres bidouillages sonores ("Mary") renforcent l'impression de rêve et de flottement qui se dégage de cet album.
Seul bémol de cette évolution vers un format de chanson plus épuré, les quelques longueurs que compte cet album. "Time is an echo", morceau au piano, et "Disappear", dernier vestige électrique du précédent album, tournent passablement en rond sans vraiment évoluer ni toucher de corde sensible. On pourrait presque reprocher par instants une trop grande retenue, comparé à Hour of the Trace. Mais l'évolution a été grande depuis cet album, et on ne peut que s'en réjouir, le dernier morceau ("The Thief") représentant peut-être la plus belle chanson de la discographie de Jessica.
Après 4 ans de silence, un nouvel album devrait voir le jour en juin 2006...on est impatient de voir le chemin parcouru par cette artiste qui arrive à nous surprendre à chaque nouvel album.
- JP, le 12 04 2006