Nils Petter Molvaer est norvégien, alors bien évidemment à l'écoute de sa musique, on s'imagine les icebergs qui, après s'être amusé malignement à couler des bateaux pleins de nouveaux amoureux transits, s'en vont tout guillerets se cacher dans de lointaines brumes. On invente plusieurs siècles après, des explorateurs plongeant dans les noires eaux, à peines traversées par quelques poissons unicellulaires, pour s'en aller tomber sur les épaves englouties depuis tant.
Au fond du paquebot, vieux conte, vieille image : l'orchestre joue encore, la trompette s'en va lancinante, usée d'avoir tant appelé à l'aide, les sons électroniques résonnent sur les murs délavés des peintures anciennes, la contrebasse fait tenir les derniers rouages d'un ensemble fini. Et d'un coup, d'un seul, une voix sort des ténèbres, une voix belle mais triste de s'apercevoir qu'il n'y a plus rien que cette atmosphère feutrée lui rappelant les couleurs d'antan.
Alors les explorateurs continuent leur chemin, car ce paquebot là , ils l'ont déjà visité tant de fois qu'ils le connaissent, ils ne sont plus surpris, même si cela reste toujours agréable de passer par là , de se rendre compte qu'il y a encore un petit peu de vie malgré tout là -bas au fond...
- le sto, le 1 02 2006